Nouveau chasseur? Bienvenue dans la famille!

New hunter? Welcome to the family! - Hooké

Un guide pratique pour démarrer en confiance.

Comme vous l’avez probablement déjà constaté, la chasse, comme bien des sports, est aussi un mode de vie. Et nous sommes ici pour vous dire que ça n’a pas à être intimidant. Dans cet article, vous trouverez un guide de départ en trois étapes, du plus général jusqu’au plus concret.

ÉTAPE 1: Trouvez votre communauté

Commençons par le sujet le plus délicat : la culture.

La chasse commence par la quête de connaissances. Peu importe où vous débutez, vous allez vite découvrir un univers d’information immense, peuplé d’écoles de pensée et d’opinions bien arrêtées ; bref, ce n’est pas toujours facile de s’y retrouver.

Allez droit au but avec une vérité simple : la science est votre alliée, l’expérience est votre meilleure ami, et la sur-analyse est votre ennemie. N’oubliez pas qu’une chasse vraiment éthique joue un rôle essentiel dans les efforts de conservation de votre région. Au final, l’important est de rester fidèle à ce qui vous semble juste et ce qui fonctionne pour vous.

Internet est une ressource clé (vidéos, balados, forums, outils de cartographie), mais cela ne représente que la moitié du chemin à prendre. Allez dans vos commerces locaux en personne (SAIL, Latulippe, Pro Nature, etc.) et discutez avec le personnel au comptoir. Ils traduisent la théorie en réalité locale : où est l’accès est légal, comment le gibier se déplace chez vous, quel équipement simple fonctionne vraiment, et comment jumeler une appli de cartographie comme Avenza aux couches de territoire public de votre province (au Québec, pensez à foretouverte.gouv.qc.ca) pour une prospection concrète. Cinq minutes au comptoir peuvent vous épargner des semaines d’essais-erreurs et vous aligner sur des mentors, des clubs et des responsables de champ de tir. Surtout, vous allez saisir le vrai ton de cette culture (ouverte, accueillante et compétente) et passer rapidement de l’hésitation à l’action.

Et surtout, vous réaliserez vite que la chasse repose sur une véritable connexion avec la nature et un respect profond pour les animaux que vous récoltez.

De retour à la maison, voici d’autres sources pertinentes et qualifiées pour répondre à toutes vos questions: 



ÉTAPE 2 : Gros gibier ou petit gibier? Choisissez une voie et allez-y à fond. Le pont viendra ensuite.

Quand vous débutez, la concentration est votre meilleure alliée. Choisissez une voie, apprenez-la en profondeur, puis élargissez. Le classique pour commencer, c’est la perdrix (gélinotte huppée / tétras). C’est près de chez vous, peu coûteux, et parfait pour apprendre à vous déplacer lentement, lire le couvert, et prendre des tirs propres et sécuritaires. Si vous hésitez, commencez là : vous développerez de vraies bases sans logistique lourde.

Si, au contraire, vous sentez l’appel d’une autre espèce ou d’un style particulier, suivez cette intuition. La passion vous garde sur le terrain quand il fait froid ou que les journées sont lentes. Au départ, le but n’est pas de tout chasser; le but est de bien apprendre et maîtriser une chasse.

Guide facile des chasses populaires au Canada

Utilisez ce guide pour associer votre intérêt à un style de chasse. Vérifiez toujours les saisons, zones, méthodes permises et règles d’accès qui vous concernent.


Petit gibier

Gélinotte huppée & tétras du Canada (perdrix)
Style : marcher avec pauses en forêt mixte; travailler les lisières et la régénération; tirs rapides à courte portée.
Ce que ça enseigne : rythme, patience, fenêtres de tir sécuritaires, lecture du couvert.
Coût et logistique : faibles. Sorties à la journée, kit simple, pas de guide.

Lièvre d’Amérique
Style : affût lent; pistage après une petite neige; bordures de conifères et sentiers.
Enseigne : bases du pistage; conscience de l’arrière-plan avec une .22 (là où légal).
Coût et logistique : faibles. Excellente pratique hivernale.

Canards et oies
Style : décoys, appel, cache soignée; munition non toxique pour migrateurs.
Enseigne : montage de cache, appel, sélection des tirs, identification sécuritaire.
Coût et logistique : modérés. Waders et décoys aident; météo et matins hâtifs comptent.



Gros gibier

Dindon sauvage
Style : affût au sol ou approche active (« run et gun »), appel, réglage du fusil.
Enseigne : appel, patience, immobilité, discipline au tir.
Coût et logistique : modérés. Fenêtres de saison variables selon la province.

Chevreuil (cerf de Virginie)
Style : affût en mirador ou au sol; approche lente au vent; lecture des signes; gestion du vent toute la journée.
Enseigne : bases du contrôle d’odeur, patterning, patience, placement du tir.
Coût et logistique : modérés. Plus de prospection; plan de récupération sérieux.

Orignal
Style : appel au rut, observation de grands territoires, souvent en équipe.
Enseigne : planification de voyage, navigation, travail d’équipe, transport lourd.
Coût et logistique : élevés. Tirages ou quotas limités; logistique importante.

Règle simple : commencez là où l’accès et la courbe d’apprentissage vous sont favorables. Progressez à partir de là.

Comment choisir votre première chasse
  1. Accès d’abord. Trouvez des endroits réalistes à 1–2 h : terres publiques, ZEC, réserves fauniques, permissions sur terres agricoles. Si l’accès favorise la perdrix, commencez par la perdrix.

  2. Temps disponible. Des demies-journées? Le petit gibier est votre ami. Des fins de semaine complètes et plus encore? Un plan chevreuil est possible.
  3. Coût réel. Prix du kit minimum sécuritaire pour chaque option. Pas besoin de tout acheter haut de gamme. Pensez : fiable, légal, sécuritaire.
  4. Compétences visées. Vous voulez apprendre la lecture de terrain et les tirs courts? Petit gibier. Maîtriser le vent et la patience à l’affût? Chevreuil.

  5. Ce qui vous allume. Si une espèce ou un style de chasse vous trotte dans la tête la nuit, n’hésitez plus. C'est déjà celle-ci votre première chasse.

Une méthode simple qui rapporte 

Une fois choisi, engagez-vous pour une saison complète. Chassez les mêmes secteurs sous différentes conditions. Prenez des notes après chaque sortie (vent, couvert, signes, observations, apprentissages). À la fin de la saison, vous connaîtrez ces endroits comme un local et ce bagage vous sera très précieux quand vous ajouterez une deuxième espèce l’an prochain.

Encore une fois, si vous ne savez pas par où commencer : la perdrix est un excellent point d’entrée. Si une autre chasse vous appelle déjà, répondez à l’appel et mettez votre attention sur celle-ci. Dans les deux cas : choisissez une voie et allez jusqu’au bout.

ÉTAPE 3 : Bâtissez un plan simple et appliquez-le

1) Toute la paperasse au même endroit

Réglez l’administration d’un coup : permis, dates de saison, zones, limites quotidiennes/possession, méthodes permises. Gardez PDF, captures d’écran et numéros utiles dans un dossier sur votre téléphone. Épinglez la carte de votre zone. Mettez des rappels pour l’ouverture et la fermeture.

2) Cartographie : trois vrais locations à moins d’une heure

Un secteur principal, deux plans B. Stationnement qui ne bloque pas de barrière. Boucle < 2 h pour chaque endroits. S’il faut une permission, demandez-la poliment et notez le nom du propriétaire et ses conditions.

3) Prospection intelligente pour le gros gibier

Séparez la prospection pour ne pas « brûler » un secteur.

  • E-scouting d’abord. Sur satellite et topo, marquez dortoirs, nourriture, eau, et lignes de déplacement entre les trois. Cherchez entonnoirs, cols, coins rentrants de champs, traverses de ruisseaux, lisières où deux couverts se rencontrent.
    • Chevreuil : arbres à fruits/glands, champs coupés, lits sous le vent d’une crête, étranglements étroits.
    • Orignal : bordures de marais, aulnaies, étangs de castors, postes d’appel avec bon vent.

  • Vent & accès. Pour chaque spot, choisissez une entrée/sortie selon les vents dominants. Évitez de traverser les dortoirs probables. Notez les thermiques matin/soir en relief et près de l’eau.
  • Terrain à faible impact. En milieu de journée, avancez lentement et notez uniquement le frais : pistes, crottes, frottages, grattages, couches. Photos + waypoints, pas d’errance. Si c’est légal, une caméra par site; entrée/sortie rapide.
  • Affûts d’observation. Avant de faire une “vraie chasse”, faites une heure d’observation en bordure pour valider mouvement et vent. Un seul signe au bon endroit vaut mieux que de piétiner tout le terrain.
  • Zone « no-go ». Dessinez un cercle interdit autour du cœur des dortoirs et n’y entrez pas avant la chasse avec le bon vent. La prospection doit faire de votre première sortie la meilleure, pas l’inverse.

4) Planifiez votre pratique avant la saison

Deux séances au champ de tir. Pattern du fusil ou zérotage de la carabine. Une boîte de plateaux d’argile. Pratiquez chargement et déchargement sécuritaire jusqu’à ce que ce soit un automatisme. Établissez une position « prêt à tirer » et une méthode de déplacement avec votre arme et n’y dérogez pas.

5) Préparez un kit léger et sécuritaire

Couches selon la météo, bottes imperméables, orange chasse, permis, couteau, quelques sacs à gibier, petite trousse de premiers soins, frontale, eau, collations. Téléphone chargé, cartes hors ligne. Si vous partez seul, envoyez votre plan à quelqu’un et partagez votre position.

6) Choisissez une journée et un créneau

N’attendez pas la météo parfaite. Choisissez un matin ou un soir et engagez-vous. Vérifiez vent, entrée, sortie, et où seront vos fenêtres de tir. Prévoyez de marcher lentement et de vous asseoir 10 minutes au moins deux fois. Le silence et la patience sont des compétences, pas des humeurs.

7) Plan « soins du gibier »

Si vous récoltez, sachez quoi faire après : étiquetage, refroidissement rapide, sac pour les déchets, glacière dans l’auto s’il fait chaud. Si vous ne récoltez pas, allez quand même au point d’envol ou d’observation et prenez une photo du couvert pour vos notes.

8) Bilan après sortie (after-action)

De retour, écrivez trois lignes : ce qui a marché, ce qui a raté, ce que vous essayez la prochaine fois. Ajoutez vent, heure, couvert, signes et rencontres. Court, mais à chaque sortie. C’est comme ça qu’un débutant devient compétent.

Ce que ce plan change vraiment

Il perce à travers le bruit et va à l'essentiel. Il vous empêche d’essayer cinq nouveautés chaque fois. Il vous donne une façon de mesurer le progrès autrement qu’avec une attestation de récolte. Surtout, il vous ramène souvent en forêt ; là où se trouvent les vraies leçons.

Le mot de la fin

L’étape 1 vous offre une communauté et une boussole. L’étape 2 vous offre un chemin et une cible. L’étape 3 vous met en mouvement. Commencez avec une page et une boucle que vous pouvez marcher cette semaine. Vous ferez des erreurs, c’est correct. Apprenez, ajustez, recommencez. La confiance vient des répétitions, pas des listes d’équipement.

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