Valhallarc offre une vaste gamme de produits d’archerie et de fabrication d’arcs. Tout est fabriqué au Québec, à partir de matériaux locaux et en collaboration avec des partenaires d’ici. Dans l’atelier de Valhallarc, chaque geste est pensé. Le couteau à dégrossir effleure le frêne blanc ; les copeaux, légers comme des plumes, voltigent pendant que le bois s’éveille peu à peu pour devenir arc.
Enfant, il bricolait des arcs rudimentaires dans la cour familiale. Des années plus tard, il a perfectionné son art auprès de maîtres archers dont l’expérience cumulée frise le siècle. Aujourd’hui, il façonne deux grandes familles d’arcs traditionnels. Les modèles dits « primitifs », taillés dans une seule pièce de bois, laissent chaque cerne dicter la courbure des branches. Les versions laminées marient essences locales et placage de hickory pour offrir des puissances adaptées aux archers d’aujourd’hui. Les poignées sont gainées de cuir d’orignal ou de chevreuil provenant de tanneries régionales ; on recherche des pièces appelées à vieillir aux côtés de leur propriétaire plutôt qu’à briller dans une vitrine.
Transmettre ce savoir est aussi essentiel que l’alignement parfait des branches. Au cours de stages intensifs le temps d’un week-end, il apprend aux participant·es à abattre un jeune arbre, le fendre, le sécher méthodiquement en deux jours, puis révéler sa courbure naturelle grâce à la chaleur maîtrisée et à une bonne dose de patience. Les stagiaires repartent les épaules endolories, le respect de la matière accru, mais surtout confiants de pouvoir, à leur tour, transmettre le geste à la génération suivante. « Partager des techniques trop souvent oubliées pour qu’elles survivent », résume-t-il.
Lorsque nous l’avons rencontré, nous lui avons demandé pourquoi il récusait fraiseuses CNC et production de masse. Il a posé la branche, puis, d’une voix calme mais assurée, a répondu : « Un arc n’emmagasine pas que de l’énergie. Il porte la sagesse de toutes celles et ceux qui ont façonné le bois avant nous. Quand tu perds le contact, tu perds cette sagesse. »
Cette conviction est gravée dans chaque courbe achevée : des cernes qui traversent le temps, des heures de travail silencieux, et la promesse que le progrès ne vaut que si les racines demeurent profondes.
Benoit Paradis invite archers, artisans et amoureux de la nature à honorer cette promesse : tendre jusqu’au menton et propulser le patrimoine vers l’avenir.
